Le paiement sans contact via une carte bancaire
ou un smartphone a le vent en poupe.
Pourtant, pour des raisons culturelles ou par peur de la fraude, tous les
acheteurs Français ne sont pas prêts à abandonner l’argent liquide.

(Image
Pixabay – Libre de droits)
Le paiement sans contact s’impose peu à peu dans
le porte-monnaie des Français. 40% des paiements s’effectuent en France à
l’aide d’une carte bancaire, et dans 10% des cas, il s’agit d’une carte sans
contact. Lancé en 2012, le paiement sans contact permet au client de ne pas
taper son code secret. Deux tiers des cartes utilisées en France sont équipées
de cette technologie et le plafond autorisé par transaction passera cet automne
de 20 à 30 euros.
Autre déclinaison du « sans contact », le
paiement via smartphone permet de
dépenser jusqu’à 300 euros. Ce moyen
plus confidentiel requiert l’entrée d’un code secret, ou une identification grâce
à l’empreinte biométrique sur certains
téléphones. Cette méthode de paiement mobilise à la fois les banques, les
opérateurs de téléphonie, les fabricants
de smartphones et les développeurs des applications ou plateformes concernées.
Vers la disparition des plafonds ?
Les transactions effectuées via ApplePay ou PayLib ne
seront bientôt même plus plafonnées. « La
décision de supprimer le plafond de 300 euros
est désormais actée. Les terminaux de
paiement des commerçants seront progressivement reconfigurés en ce sens dans le courant de
2017 » a
expliqué au Monde Pierre Chassigneux, directeur des projets et des
risques du Groupement des cartes bancaires CB.
La question de la sécurité freine encore beaucoup
d’acheteurs. Les consommateurs craignent, en cas de vol, une utilisation encore
plus facile de leur carte par un tiers. Les banques ont donc réintroduit
l’obligation de taper le code, à partir d’un certain montant cumulé d’achats
payés sans contact. Pour rassurer leurs clients, les établissements bancaires
s’engagent d’ailleurs à rembourser ces sommes en cas de vol.
Le liquide fait de la résistance
Les
utilisateurs réticents craignent aussi l’éventuel piratage à
distance, un risque pourtant plus faible que le vol. Pour effectuer des achats
en ligne, le hacker aura besoin quoi
qu’il arrive d’indiquer la date de fin de validité et le cryptogramme visuel
qui ne sont visibles que sur la carte. Pour Pierre Chassigneux, « ce type d’attaque reste théorique ; il est impossible de récupérer les
données d’une carte à l’insu de son porteur ».
Pas de quoi encore
évincer pièces et billets, qui règlent 55% des achats dans l’hexagone. « Les pays du Nord s’en
passent déjà en partie, alors que l’Allemagne et l’Italie y sont très attachés.
La France se situe entre ces extrêmes » analyse
Marc Espagnon, directeur des
paiements et du cash management chez BNP Paribas.
« Il restera toujours une part
incompressible d’espèces en France », conclut Marc Giordanengo, du cabinet de conseil Ailancy.
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