Un développeur américain a extrait de
l’application de rencontre Tinder 40.000
photos d’hommes et de femmes pour des travaux sur la reconnaissance faciale.
Partagées un temps sur la plateforme Kaggle, qui regroupe de nombreux « data scientists », ces données ont été
retirées sous la pression de Tinder.

(Image Pixabay – Libre de droits)
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le développeur
Stuart Colianni n’a rencontré aucune difficulté technique pour récolter 40.000
photos d’hommes et de femmes inscrits sur Tinder dans la région de San Francisco. Ce spécialiste en Intelligence
artificielle comptait utiliser ce gros volume de data pour ses recherches en
matière de reconnaissance faciale, rapporte Numerama. Le chercheur avait même partagé les données au
plus grand nombre sur Kaggle.
6 fichiers d’images en libre accès
Cette plateforme
rachetée par Google regroupe des « data scientists »
du monde entier, qui consacrent leurs travaux à l’intelligence artificielle
(IA). Pendant plusieurs jours, les utilisateurs ont pu télécharger en libre accès 6 fichiers zip
intitulés « Les gens de Tinder ». Ils contenaient les photos
expurgées de l’application de rencontre. Stuart
Colianni a également partagé le script
qui lui a permis de rapatrier les clichés.
Le développeur a expliqué que Tinder offrait un accès quasi illimité « pour créer un ensemble de données faciales ».
« J’ai souvent été déçu [par
les autres ensembles de données]. Ils ont tendance à être structurellement très stricts, et trop petits.
Tinder offre un accès à des milliers de
personnes proches de vous. Pourquoi ne pas tirer profit de Tinder pour créer un fichier de données
faciales plus conséquent et plus réussi ? » s’est justifié le chercheur.
300 téléchargements sur Kaggle
Un argument qui n’a pas convaincu Tinder, ni ses
utilisateurs. « Je n’aime pas l’idée
qu’on utilise mes photos pour des ‘recherches’ pathétiques » a témoigné sur le
site TechCrunch une
étudiante de l’université d’État San Jose. Par ailleurs, outre l’absence de
consentement des utilisateurs, comment s’assurer que les 300 personnes qui ont
réussi à télécharger le fichier l’utiliseront bien pour des recherches sur
l’intelligence artificielle ?
De son
côté, Tinder a indiqué qu’elle prenait « la sécurité et les données personnelles de
(ses) utilisateurs très au sérieux ». Pour l’appli
gratuite et disponible dans plus de 190 pays, « cette personne a violé nos règles d’utilisation et nous prenons les
mesures appropriées ». Ces clichés contenaient par ailleurs beaucoup
d’images d’animaux ou de mèmes, de quoi fausser le travail des IA. Les données
ne sont désormais plus accessibles sur Kaggle.
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