FBI, NSA, Défense, plusieurs responsables de la sécurité et du renseignement américain ont exprimé leurs doutes concernant Kaspersky. La société spécialisée dans la sécurité informatique, qui a son siège à Moscou, est soupçonnée d’entretenir des liens avec le Kremlin et d’utiliser ses outils pour espionner. Kaspersky a démenti.

(Image Pixabay – Libre de droits)
L’affaire évoque la Guerre froide. De hauts responsables de la sécurité et du renseignement américains reprochent à Kaspersky ses liens présumés avec le gouvernement russe. Ils ont émis des doutes ce jeudi concernant le géant de la sécurité informatique, qui a son siège à Moscou (Russie). Les spécialistes redoutent que l’entreprise russe n’utilise ses antivirus et autres logiciels censés protéger les ordinateurs pour espionner ses clients.
400 millions de clients
« Nous sommes très préoccupés et nous nous concentrons sur ce sujet », a confié le chef du FBI par intérim, Andrew McCabe, interrogé sur Kaspersky lors d’une audition devant une commission parlementaire spécialisée dans le renseignement. L’administration de la défense américaine se garde bien pour sa part de s’équiper chez Kaspersky, a assuré un haut gradé de l’Agence du renseignement de la défense.
Le directeur de l’agence de renseignement américaine NSA, Mike Rogers, s’est déclaré « conscient » du problème que poserait la société informatique, fondée en 1997 par Eugène Kaspersky. L’entreprise est devenue une multinationale avec 3.600 salariés et quelque 400 millions de clients. Même son de cloche chez les patrons de la CIA et de la National Geospatial Intelligence Agency, ainsi que le directeur du renseignement national.
Pirates informatiques russes
Ces responsables ont exprimé leur méfiance concernant Kaspersky Lab. Cette prise de position fait suite aux soupçons portés d’ingérence de pirates informatiques russes dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Kaspersky a réagi ce jeudi dans un communiqué, pour assurer qu’elle « n’a jamais aidé, et n’aidera jamais, un quelconque gouvernement dans ses efforts d’espionnage ».
La question des liens commerciaux avec Moscou est devenue très sensible ces derniers mois aux États-Unis. L’ancien conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, Michael Flynn, avait dû démissionner le 13 février dernier après la révélation de ses contacts répétés avec l’ambassadeur russe à Washington. Michael Flynn avait par ailleurs été rémunéré 11.250 dollars en octobre 2015 par la filiale américaine de Kaspersky Lab.
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