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Open Space : Cette organisation du travail diminue le rendement !

Moins d’interactions directes, plus d’emails et productivité en berne… Un espace de travail partagé ne favorise pas la concentration. D’après une récente étude menée à Harvard (Etats-Unis), les bureaux en open space réduisent la productivité des employés.

C’est devenu le Graal des entreprises. L’open space favoriserait les échanges et les discussions entre collègues, la créativité et la collaboration. Pas si sûr, répondent deux chercheurs de l’université Harvard dans le Massachusetts (Etats-Unis). Dans une étude publiée le 2 juillet dernier, ils pointent une organisation du travail néfaste pour la productivité.

Toujours plus d’emails

Ethan Bernstein et Stephen Turban ont mené une première enquête dans un groupe de 52 personnes. Ces employés ont porté des capteurs autour du cou pendant 15 jours, afin de quantifier leurs interactions sociales. Les chercheurs ont aussi mesuré la communication non verbale, grâce aux serveurs des messageries électroniques et instantanées.

Les résultats ne plaident pas en faveur de l’open space. Les interactions face à face entre employés ont reculé de -72%. La moyenne atteignait 5,8 heures par personne et par jour avant l’ouverture de l’espace de travail. Ce délai est passé à 1,7 heure en open space. Dans le même temps, les messages envoyés ont augmenté de +56% et les emails de +67%.

20% de Français concernés

Les chercheurs ont complété leurs travaux avec une deuxième expérience. Ils ont suivi une centaine d’employés pendant 16 semaines, dans un espace cloisonné puis un espace ouvert. Cette fois, les employés ont consacré entre -67% et -71% de temps en moins aux interactions face à face. Dans le même temps, les échanges de mails ont augmenté de +22% à +50%.

Plus les bureaux sont proches dans l’open space, plus les échanges sont importants. En revanche, le sexe des employés n’a aucune incidence sur les résultats. Pour Ethan Bernstein et Stephen Turban, l’open space rime avec perte de temps. Une donnée à prendre en considération pour les 20% de salariés français qui travaillent dans ce type d’espace.