Brad Smith, directeur des affaires juridiques de Microsoft, appelle à une réglementation de la reconnaissance faciale, utilisée par de nombreuses entreprises et même par des États à travers le monde. Cette technologie met en péril le droit à la vie privée et les libertés individuelles, selon le responsable, qui glisse des pistes pour encadrer les industriels dans leur développement de cette technologie vite intrusive.
Dans un article de blog publié vendredi 13 juillet, Brad Smith, directeur des affaires juridiques de Microsoft s’est déclaré en faveur d’une réglementation autour de la reconnaissance faciale. Selon lui, celles-ci font planer un risque sur le droit à la vie privée et les libertés individuelles. C’est pourquoi il lance huit points de réflexion pour que les autorités puissent légiférer intelligemment.
Minority Report ou 1984 ?
« Imaginez un gouvernement suivant à la trace chacun de vos déplacements au cours du dernier mois, sans votre permission ou sans que vous ne le sachiez. Imaginez une base de données de toutes les personnes ayant assisté à un rassemblement politique », écrit Brad Smith, pour qui « même un balai peut être utilisé pour balayer le sol ou frapper quelqu’un sur la tête ».
Les entreprises pourraient ainsi suivre de près visiteurs ou clients à leur insu et utiliser les informations récoltées pour certaines décisions importantes – demande de crédit ou embauche, par exemple. Pour Brad Smith, l’Homme est désormais confronté aux univers de films comme Minority Report ou Ennemi d’État, ou encore de romans comme 1984 de George Orwell.
Les consommateurs et fabricants ont tout à y gagner
« Ces questions accroissent la responsabilité des entreprises technologiques », poursuit le responsable de Microsoft. « Elles appellent […] à une régulation gouvernementale réfléchie et à la mise en place de normes définissant un usage acceptable de la reconnaissance faciale ». Mais Microsoft a-t-il intérêt à se contraindre lui-même ?
« Il existe de nombreux marchés dans lesquels une réglementation réfléchie contribue à un environnement plus sain pour les consommateurs comme pour les fabricants », anticipe Brad Smith. Le géant américain est familier de la reconnaissance faciale, qu’il utilise pour le tri des photos numériques, mais qui peut aussi permettre de déverrouiller un iPhone ou d’accéder à un compte en banque.