Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé du Numérique, a plaidé ce lundi pour la mutualisation des données entre les entreprises françaises. Cet appel s’inscrit dans la stratégie nationale pour développer l’intelligence artificielle (IA).
Partager, mutualiser et valoriser les données… Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’Etat chargé du Numérique, a demandé ce lundi 18 septembre aux entreprises françaises de collaborer entre elles. Cette démarche s’inscrit dans la stratégie française en faveur de l’intelligence artificielle (IA), présentée par Emmanuel Macron en mars dernier après la remise du rapport Villani.
« Une économie ouverte de la data »
Les data sont la « matière première de l’IA contemporaine, de leur disponibilité dépend l’émergence de nombreux usages et applications », a précisé Mounir Mahjoubi. « Nous soutiendrons les initiatives privées d’ouverture et d’échange de données pour que naisse en France, dans tous les secteurs, une économie ouverte de la data compétitive », a-t-il ajouté.
Le Secrétaire d’Etat a ouvert un appel à manifestation d’intérêt (AMI), valable jusqu’au 16 novembre prochain. Objectif, recueillir l’avis des acteurs privés et publics au sujet des initiatives les plus pertinentes. La mutualisation des données devrait générer « une activité viable et pérenne, sans nouveaux financements publics, à un horizon moyen de 3 ans ».
90% des entreprises ne partagent pas
Cette proposition n’a pas déclenché l’enthousiasme. En 2017, une étude financée par l’Union Européenne (UE), 90% des entreprises affirmaient ne pas partager leurs données. Les grands groupes ne veulent pas partager ce qu’ils considèrent comme un actif stratégique, rappelle La Tribune. Au sein d’une même entreprise, les silos de données limitent aussi le partage.
L’open data représente pourtant une « lame de fond » de l’économie numérique. « C’est un moyen pour les entreprises d’un même secteur de rivaliser avec les géants mondiaux de la discipline », a souligné le député Cédric Villani (Essonne) dans son rapport. Si les entreprises refusent de partager leurs données, l’Etat pourrait finir par les y contraindre.