Après des plaintes de consommateurs, l’Autorité de la concurrence italienne a infligé une amende de respectivement 10 millions d’euros à Apple et 5 millions à Samsung pour leurs pratiques commerciales malhonnêtes. L’antitrust italien reproche aux deux entreprises d’avoir forcé les utilisateurs à réaliser des mises à jour qui réduisaient les capacités des produits. Il s’agit d’une grande première dans la lutte contre l’obsolescence programmée.
Si de nombreuses enquêtes ont été ouvertes dans le monde contre les deux géants de la high-tech, c’est la première fois qu’une sanction est prononcée.
Ralentissements après une mise à jour
Après l’enquête ouverte en janvier à la suite de plaintes de consommateurs, l’autorité italienne a conclu que les deux sociétés « ont mis en œuvre des pratiques commerciales malhonnêtes ». En cause ? Les mises à jour de logiciels de smartphones Apple et Samsung « ont provoqué de graves dysfonctionnements et réduit de manière significative les prestations, accélérant de cette manière la substitution de ces derniers », précise l’autorité.
Chez Samsung, les propriétaires de Note 4 ont été poussés à installer Android Marshmallow, initialement prévu pour le nouveau modèle Note 7, ce qui a fortement ralenti les anciens modèles. Pour Apple, les utilisateurs d’iPhone 6 ont dû installer l’OS développé pour l’iPhone 7 puis une mise à jour de ce système. Les conséquences ont les mêmes que pour les propriétaires de téléphones Samsung.
Double sanction pour Apple
Apple a également été épinglé pour ne pas avoir informé correctement ses utilisateurs de caractéristiques « essentielles » de ses piles au lithium, en particulier leur durée de vie moyenne et les modalités d’entretien. Raison pour laquelle l’amende dont a écopé le géant à la pomme est le double de celle de son concurrent sud-coréen.
En France, la plainte d’une association en janvier a provoqué l’ouverture par le parquet de Paris d’une enquête sur Apple, soupçonnée d’« obsolescence programmée » et de « tromperie ». L’Hexagone a aussi pris des mesures pour lutter contre les politiques des grands groupes visant à réduire artificiellement la durée de vie de leurs produits. A partir du 1er janvier 2020, un « indice de réparabilité » des produits verra le jour.