Des chercheurs en informatique britanniques et espagnols ont mis au point une intelligence artificielle qui serait capable de reconnaître les fausses plaintes. L’outil a été testé avec un succès par la police espagnole, à Malaga et à Murcie.
C’est le détecteur de mensonges nouvelle génération. Finis le vieux siège à sangles et les diodes sur la tête. Il existe maintenant une intelligence artificielle (IA) qui aurait la faculté de déterminer si vous mentez par écrit, rapporte Slate. Baptisé VeriPol, le programme a été testé par la police espagnole dans les commissariats de Malaga et de Murcie, en juin 2017, avec une fiabilité supérieure à 80%.
L’IA plus performante que les policiers ?
L’algorithme a été mis au point par une équipe de chercheurs en informatique de l’université de Cardiff (Pays de Galle) et de l’université Charles III à Madrid. Ils ont alimenté l’IA de plus de 1 122 plaintes dont 534 étaient vraies et 588 étaient fausses.
Après cette phase, le programme s’est montré performant en situation réelle. VeriPol a pu détecter 64 faux signalements en une semaine. Un score remarquable comparé aux chiffres des années précédentes. En moyenne, au cours d’une semaine du mois de juin, seulement 12,14 faux rapports sont détectés par la police à Malaga et 3,33 à Murcie, rapporte developpez.com.
D’autant que 83% des plaintes considérées comme fausses par VeriPol ont effectivement mené à la clôture de l’affaire après un nouvel interrogatoire des policiers.
Dissuader les gens de mentir
Pour repérer les menteurs, l’algorithme passe en revue les verbes, les adjectifs, la ponctuation ou encore la taille du texte. Il se met en alerte lorsque le texte est court ou quand le plaignant se concentre sur les biens volés plutôt que sur le vol en lui-même, signes parfois d’une fausse plainte. L’absence de témoins et la pauvreté des détails sont également considérées comme suspects, détaille Slate.
Le test opéré en juin a convaincu la police de déployer l’outil dans d’autres commissariats. « Les policiers espagnols utilisent maintenant VeriPol et l’intègrent dans leurs pratiques de travail. En fin de compte, nous espérons qu’en montrant que la détection automatique est possible, cela dissuadera les gens de mentir à la police en premier lieu », a précisé le docteur Camacho-Collados qui a participé au développement de VeriPol.