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Web Summit : les dérives du web au cœur de cette édition 2018

Le Web Summit 2018 s’est ouvert ce lundi 5 novembre à Lisbonne et s’achèvera jeudi 8 novembre. Cette année, le « Davos des geeks » a pour thème majeur les dérives du web, entre fake news, violation de la vie privée, et ultra-domination de quelques géants américains ou chinois. Le lanceur d’alerte Christopher Wylie, qui a révélé le scandale Cambridge Analytica, fait notamment partie des intervenants.

Un gigantesque examen de conscience. C’est ce à quoi ressemble le Web Summit 2018 qui se tient jusqu’à demain à Lisbonne. « La technologie va-t-elle tuer la démocratie ?», « Construire la confiance à l’âge de la désinformation », « Un internet libre et ouvert n’est plus possible » : la désillusion numérique s’impose en effet comme un thème majeur de cette édition.

Le « Davos des geeks » doit accueillir environ 70 000 participants, dont 2 000 startups et 1 500 investisseurs à la recherche de partenaires. Mais cette année, les têtes d’affiche des conférences qui se succéderont ont été invitées en qualité de boussole morale.

Des idéaux déçus

Tim Berners-Lee, un des pionniers de l’internet, a ainsi ouvert le bal en lançant un nouveau « contrat pour le web » censé rendre internet sûr et accessible à tous.

Le physicien britannique constate que le web, malgré tous ses aspects positifs, s’est considérablement éloigné des idéaux de fondateurs comme lui. « Beaucoup de choses ont mal tourné… Nous avons des “fake news”, des problèmes de respect de la vie privée, des personnes qui sont manipulées », a-t-il déclaré.

De nombreuses personnalités critiquent aujourd’hui ouvertement la centralisation d’internet aux mains de quelques géants : les GAFA américains (Google, Apple, Facebook, Amazon) et les Chinois Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi ou BATX. Ces firmes ont acquis des quasi-monopoles chacune dans leur domaine, et une puissance économique qui se traduit par un fort pouvoir politique, bien loin des idéaux qui ont animé les débuts d’internet.

Christopher Wylie parmi les intervenants

« On traverse un trou d’air, a admis Paddy Cosgrave, fondateur et patron du Web Summit. C’est une période de réflexion. Toutes les nouvelles technologies connaissent des cycles similaires. (…) Quand l’imprimerie a été inventée, l’excitation initiale a été remplacée avec le temps par la peur des conséquences potentiellement néfastes. Et finalement ça s’est bien passé. »

Parmi les intervenants les plus attendus sur ces thèmes figure Christopher Wylie, le lanceur d’alerte qui a révélé en début d’année le scandale de Cambridge Analytica. La société dans laquelle il travaillait est accusée d’avoir utilisé à des fins politiques les données privées de 50 millions d’utilisateurs de Facebook.

Autre repenti des technologies, Ev Williams, connu surtout pour avoir cofondé Blogger (revendu à Google) puis Twitter, clôturera le salon jeudi en tant que patron de Medium, une plateforme de blogs à contre-courant de la culture du buzz.

« Nous nous sommes habitués à tout avoir gratuitement, et nous en avons sous-estimé le coût », écrivait-il en mai dernier dans un mini-manifeste publié par le New York Times, où il évoque les problèmes que posent les modèles financiers des grandes plateformes numériques, fondés sur la publicité.

Repentis ou déçus, les pionniers du web entendent profiter de ce Web Summit pour démontrer que le rêve d’un internet qui tirerait le meilleur de nous-mêmes peut encore se réaliser.

Clem'

Clem'

Digital Brand Manager @ChooseYourBoss

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