En utilisant des bases de données issues de différents services de police britanniques, une intelligence artificielle a été mise au point pour évaluer les risques de récidives. Les individus ciblés pourraient alors être pris en charge par les services sociaux et de santé. Une innovation qui ne fait pas l’unanimité.
En 2002, Steven Spielberg imaginait avec Minority Report une société dans laquelle des individus, les « Précogs », ont la capacité de prévoir les crimes avant qu’ils ne soient commis. En Angleterre, la réalité pourrait bientôt se rapprocher de la fiction.
La police britannique compte en effet lutter contre la criminalité grâce à l’intelligence artificielle (IA). En utilisant les statistiques des autorités, le système baptisé National Data Analytics Solution (NDAS) tentera d’évaluer le risque de récidive chez une personne déterminée, rapporte New Scientist.
30 indicateurs permettant de prédire la récidive
Pour mettre au point le NDAS, l’IA s’est nourrie dans les bases de la police locale et nationale répertoriant les personnes interpellées, fouillées et les crimes commis. Le système a pu isoler 1 400 indicateurs permettant de prédire les crimes.
Mais pour resserrer davantage les résultats, les concepteurs ont retenu 30 indicateurs qu’ils ont jugés suffisamment pertinents comme le nombre de crimes commis par les individus en fonction de leur appartenance sociale ou encore « l’âge d’un individu à la première infraction », rapporte BFM.
Plusieurs services de police intéressés
Fort de cette base de données, le système NDAS utilisera ces indicateurs pour détecter quelle personne, déjà connue des services de police, est susceptible de récidiver. Il lui attribuera alors un « score de risque ».
La police des Midlands de l’Ouest compte livrer ces premières prédictions au début de l’année 2019. Des mesures seront prises pour que le système respecte les réglementations en matière de confidentialité des données. Le NDAS pourrait être généralisé si les tests sont un succès.
Un système immoral ?
Les individus ciblés par l’IA ne seront bien sûr pas interpellés mais ils pourront être pris en charge plus efficacement par les services sociaux ou de santé. Les concepteurs imaginent même des « interventions » thérapeutiques si besoin.
Cette technologie est loin de faire l’unanimité. Ses détracteurs estiment que l’algorithme pourrait renforcer les préjugés en reproduisant les biais de la base de données qu’il analyse. Les premières évaluations du NDAS seront donc particulièrement observées.