ChooseYourBoss
deep_fake
Capture d'écran YouTube / Supasorn Suwajanakorn

Après les fake news, le « deep fake », ces vidéos trafiquées, menace l’information sur le web

Le phénomène du « deep fake » inquiète de plus en plus. Cette technologie consiste à remplacer le visage et la voix d’une personnalité dans une vidéo a déjà joué des tours à Scarlett Johansson ou Barak Obama. En septembre dernier, trois élus américains ont proposé d’inscrire le «deep fake » sur la liste des menaces contre « la sécurité nationale».

Les fake news ont joué un rôle déterminant dans la campagne présidentielle américaine de 2016 ou au cours du référendum sur le Brexit. Les prochains scrutins qui auront lieu à travers le monde pourraient être perturbés par une nouvelle technologie utilisée pour déformer l’information : le « deep fake ».

Il s’agit d’une technique basée sur l’intelligence artificielle permettant de modifier le son et l’image d’une vidéo. Le problème est déjà pris très au sérieux outre-Atlantique. En septembre dernier, trois élus américains ont voulu inscrire le « deep fake » sur la liste des menaces contre « la sécurité nationale », rapporte Le Figaro.

Scarlett Johansson victime d’une « pornographie forcée »

Ces vidéos sont souvent bluffantes. Scarlett Johansson peut en témoigner. Le visage de l’actrice américaine est en effet inséré dans des dizaines de vidéos pornographiques diffusées sur Internet. Dans un entretien accordé au Washington Post, la comédienne déplore « la montée en puissance des vidéos « deep fake », utilisées pour harceler et humilier les femmes » mais avoue son impuissance devant l’ampleur du phénomène.

Une autre vidéo diffusée en avril dernier par BuzzFeed a mis en lumière l’avancée de cette technologie. On y voit Barack Obama expliquer tranquillement que Donald Trump est un « idiot total et absolu ». Elle a été réalisée par le cinéaste Jordan Peele pour justement dénoncer les dangers de ce phénomène :

Des outils sont pourtant développés pour créer ces vidéos. Nvidia a par exemple mis au point un système pour des « deep fake » ultraréalistes. L’application Lyrebird permet de cloner des voix. Le « Facial Reenactment », cette « capacité de reproduire à l’identique des expressions faciales » explique Le Figaro, devient de plus en plus performant. Dans la vidéo ci-après, des universitaires montrent ainsi comment ils parviennent à reproduire les expressions de Vladimir Poutine ou encore Donald Trump :

Des outils pour repérer les fausses vidéos

Face à l’ampleur de la menace, certains cherchent des parades. Vincent Nozick, membre du laboratoire d’informatique Gaspard-Monge, a imaginé un programme pour repérer les « deep fake » en s’appuyant notamment sur le mouvement des paupières.

La DARPA, l’Agence américaine pour la recherche avancée dans le secteur de la Défense, a débloqué 68 millions de dollars pour des projets technologiques luttant contre les « deep fake». En France, l’AFP est partenaire du projet européen InVid (pour In Video Veritas) lancé il y a deux ans déjà.

Clem'

Clem'

Digital Brand Manager @ChooseYourBoss

Découvre les offres d'emploi numériques qui matchent avec toi !

JE COMMENCE