La DGSE s’intéresse aux jeux en ligne. Le service de renseignement français aimerait avoir accès aux informations partagées par les gamers sur les espaces de discussions et d’échanges. Le ministère des armées a récemment diffusé une offre de stage pour un profil de hacker.
Les 200 millions d’adeptes de Fortnite à travers le monde sont dans le viseur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Et le best-seller d’Epic Games n’est pas le seul jeu concerné.
Le service de renseignement français aimerait pénétrer les espaces de discussion entre joueurs de nombreuses plateformes de jeux en ligne : PUBG, World of Warcraft, League of Legends ou Counter Strike, rapporte Le Monde.
Les jeux détournés de leur fonction
Le ministère des Armées a ainsi publié une offre de stage de six mois intitulée « rétro-conception et exploitation des protocoles de jeux vidéo ». Elle s’adresse à un profil technique, équivalent bac +5. La DGSE estime en effet dans cette annonce que les jeux sont parfois détournés « de leur utilisation première ».
« Les moyens de communication mis à disposition dans ces jeux sont utilisés de manière furtive afin d’échanger de l’information spécifique », indique l’offre de stage. C’est pourquoi, « le ministère des Armées s’intéresse à ces technologies et protocoles associés ».
Une mission de hacker
Une fois en poste, le stagiaire aura trois objectifs. Le premier sera d’effectuer « une cartographie des jeux vidéo connectés largement répandus ». Il s’agira ensuite de « sélectionner un ou deux bons candidats » pour en « extraire des signatures réseau ». Ce travail permettra aux hommes de la DGSE de retrouver les profils qu’elle a déjà emmagasinés dans sa base de données.
Le stagiaire devra enfin identifier et exploiter les « failles » découvertes dans ces plateformes d’échange. Une fois les portes ouvertes, le service de renseignement pourra aller puiser les informations qu’il souhaite parmi les discussions entre joueurs.
400 recrutements en 2019
Les candidats doivent maîtriser plusieurs langages informatiques, avoir une connaissance des wargames et être suffisamment habiles en piratage informatique.
Cette offre illustre les besoins liés aux nouvelles technologies des services de renseignement. En 2019, la DGSE prévoit de recruter 400 personnes dans le domaine de la cryptographie, de l’architecture réseau ou encore de la sécurité informatique.