Une étude menée par trois chercheurs durant la campagne présidentielle américaine de 2016 montre que les personnes âgées propagent davantage les fake news.
Cette étude publiée mercredi 9 janvier dans Science Advances et repérée par Le Monde, assure que l’âge est un critère déterminant dans la propagation de fake news sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur Facebook. Les utilisateurs de plus de 65 ans ont plus tendance à partager de fausses informations que les autres tranches d’âge.
Andrew Guess, Jonathan Nagler et Joshua Tucker ont mené leur enquête d’avril à novembre 2016, pendant la campagne américaine qui a mené à l’élection de Donald Trump. Durant cette période, de nombreux observateurs ont estimé que les fake news avaient joué un rôle important dans l’issue du scrutin. Les réseaux sociaux auraient notamment contribué à faire la promotion d’infox dans les fils d’actualité.
Peu de fausses informations partagées
Les chercheurs « ont corrélé les réponses de 3 500 Américains à un questionnaire sociologique et politique aux profils Facebook de ces personnes », indique Le Monde. Premier enseignement de l’étude : le phénomène de fake news serait resté marginal.
Les internautes du panel ont diffusé peu de liens vers des articles faux durant la période observée. Toutefois les critères retenus par les chercheurs étaient très précis, puisque seuls les articles visant à tromper et ayant été invalidés par des sites spécialisés de vérification ont été pris en compte.
Sept fois plus de partage de fake news chez les seniors
Deuxième enseignement : si l’étude confirme que les républicains ont davantage partagé de fausses informations que les démocrates ou modérés, c’est surtout l’âge de l’internaute qui est apparu comme un facteur déterminant. Ainsi, les utilisateurs de Facebook de plus de 65 ans ont partagé près de sept fois plus de fake news que le groupe d’âge le plus jeune et ce, quels que soient le niveau d’études, les revenus ou le positionnement politique des personnes interrogées.
Deux explications sont avancées par les chercheurs. D’abord, les Américains nés avant 1960 auraient un niveau de compréhension des réseaux sociaux et des médias en ligne plus faible que les autres générations. Ensuite, l’affaiblissement de leurs capacités cognitives et notamment de la mémoire rendrait les seniors plus vulnérables face aux informations trompeuses.
Cette étude mériterait d’être conduite dans d’autres pays pour savoir si l’âge a toujours le même impact sur la diffusion de fake news, estiment les chercheurs.