Des chercheurs américains sont parvenus à traduire les signaux électriques du cerveau en mots intelligibles en utilisant une intelligence artificielle qu’ils ont entraînée avec la méthode du « deep learning ». Les résultats de leur étude, publiés dans la revue Nature et relayé par Futura-Sciences, sont prometteurs.
Des électrodes implantées chez des patients
Les scientifiques ont bâti leurs travaux sur un apprentissage des mots entendus et ont utilisé la méthode du « deep learning » en s’intéressant avant tout au cortex auditif. Les signaux émis par le cerveau ont été comparés aux mots qui les ont provoqués, prononcés par des hommes ou des femmes. Les chercheurs ont ainsi alimenté leur IA pour qu’elle soit capable de traduire les pensées en paroles.
Pour effectuer leurs mesures d’électroencéphalographie intracrânienne, les chercheurs ont implanté des électrodes chez des patients atteints d’épilepsie subissant une opération. Une fois remis, les patients ont écouté des histoires lues par deux hommes et deux femmes tandis que les chercheurs mesuraient l’activité électrique intracrânienne. L’IA a ainsi comparé les textes lus et les signaux enregistrés.
Des résultats encourageants
Les scientifiques ont ensuite mis à l’épreuve leur outil avec des résultats encourageants. Il a par exemple pu reconstituer des chiffres à partir des signaux enregistrés.
Onze volontaires ont écouté les chiffres ainsi traduits et ont dû noter la qualité de la reconstruction et indiquer si la voix était féminine ou masculine. Bilan : 75 % des chiffres prononcés ont été clairement identifiés. L’identification du genre de l’interlocuteur était positive dans 80 % des cas.
La prochaine étape consistera à reconstituer un ensemble de mots et de phrases plus complexes et, surtout, à concevoir un système sans passer par la chirurgie.