Quand il s’agit de débattre, l’humain se montre encore plus convaincant qu’une intelligence artificielle. A San Fransisco, l’IA «Project Debater» développée par IBM s’est ainsi inclinée face à Harish Natarajan, un champion qui a remporté de nombreuses compétitions de débats. Les participants avaient 15 minutes pour préparer leurs arguments sur l’intérêt de subventionner les écoles maternelles.
Une base de données constituée notamment d’articles de presse
Ce débat a eu lieu à la Think Conference organisée par le géant de l’informatique et a été diffusé en direct. Diplômé de philosophie, d’économie et de sciences politiques, Harish Natarajan étudie à l’université de Cambridge. En 2012, il a remporté la finale de l’European Universities Debating Championship, détaille Numerama.
Il était opposé à « Project Debater » qu’IBM définit comme « le premier système d’intelligence artificielle capable de débattre avec des humains de sujets complexes ». L’IA peut livrer ses arguments en se nourrissant d’articles de presse stockés dans sa base de données, et sans connexion à Internet, détaille Le Monde Informatique.
Le champion a fait basculer l’opinion
Le programme d’IBM a plaidé en faveur des subventions, estimant qu’il s’agissait d’un outil important pour aider les plus défavorisés. Son contradicteur humain a poussé l’analyse sur le terrain politique en affirmant que cette mesure ne réglait pas les causes profondes de la pauvreté et qu’il s’agissait plutôt d’un « cadeau politique » fait aux classes moyennes.
Avant le débat, 79% du public pensait qu’il fallait subventionner les écoles maternelles. Mais après la discussion, le résultat est tombé à 62%. Dans le même temps, la proportion d’opposants est passée de 13 à 30 %. Harish Natarajan est donc parvenu à faire basculer l’opinion.
L’IA pour accompagner les humains
L’art du débat nécessite de manier « les émotions, la rhétorique et les exemples », a réagi le champion. Dans un article publié sur Linkedin, il affirme toutefois que l’IA parviendra un jour à surpasser l’Homme.
De son côté IBM a estimé qu’il n’était pas question de « perdre » ou de « gagner », mais plutôt de créer une intelligence artificielle « en mesure de maîtriser le monde infiniment complexe et riche du langage humain ».
Pour Ranit Aharanov, à la tête de l’équipe « Project Debater », l’IA peut accompagner les humains dans la prise de décisions difficiles en « aidant à comprendre les deux facettes d’un problème ».