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Capture d'écran YouTube / Stadia

Google dévoile Stadia, sa plateforme de streaming qui doit révolutionner le jeu vidéo

Google a présenté ce mardi 19 mars sa plateforme de streaming de jeux vidéo, devant un parterre de développeurs lors d’une conférence à San Francisco. Baptisée Stadia, elle sera lancée au cours de l’année et permettra de jouer à des jeux sophistiqués depuis différents appareils sans aucun téléchargement ou installation. L’arrivée du géant américain devrait marquer un tournant majeur pour le secteur, compte tenu de sa puissance technologique et financière.

Le lancement aura lieu  « cette année » aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et dans certains pays d’Europe, ont indiqué ses responsables lors d’une conférence des développeurs de jeux vidéo à San Francisco.

Le Netflix du jeu vidéo

Avec Stadia, Google entend s’adresser à tout le monde, aux créateurs de jeux comme aux joueurs. Concrètement, la plateforme va permettre aux gamers de jouer en ligne  à des jeux sophistiqués depuis différents appareils compatibles (tablette, smartphone, télévision, etc). Et ce, sans avoir à les télécharger ou à les installer, sur le modèle de Netflix pour la vidéo ou de Spotify pour la musique.

« Le pouvoir et l’accessibilité du streaming va offrir à des milliards (de gens) des possibilités inédites pour jouer à des jeux vidéo », a commenté Yves Guillemot, PDG du géant français du secteur Ubisoft, qui collabore avec Google sur le sujet.

Google pourra profiter de la puissance de son infrastructure de « cloud » avec des « data centers »  dans plusieurs pays du monde. La firme avait commencé à tester sa technologie il y a quelques mois avec « Assassin’s Creed: Odissey » d’Ubisoft. Les « gamers » pouvaient accéder à une partie tout simplement depuis Chrome.

« A l’orée d’une révolution gigantesque dans le jeu »

Le défi était de taille car le streaming devra offrir la même qualité de jeu que sur consoles ou PC. Le transfert des données doit être suffisamment rapide pour éviter des interruptions dans l’action ou une dégradation du graphisme.

« Nous sommes à l’orée d’une révolution gigantesque dans le jeu, qui va permettre un nouveau niveau de créativité pour les développeurs, maintenant que le « data center » est votre plateforme », a résumé Jade Raymond, qui va prendre la tête du nouveau studio de création de jeux vidéo de Google.

Google a désormais besoin des développeurs de jeux

Abonnement mensuel ou publicité ? Google n’a pas indiqué comment il comptait monétiser Stadia pour le grand public. Avant de mettre au point un modèle économique, il faut d’abord que la plateforme puisse être en mesure de proposer un vaste catalogue de produits.

La première étape consiste donc à inciter les développeurs à créer des jeux spécialement pour Stadia. C’est ce à quoi servait la présentation de mardi, précisément faite devant un parterre de développeurs auxquels Google a donc proposé toute une batterie d’outils techniques.

« Assassin’s Creed » et « Doom » au menu

« Assassin’s Creed Odyssey » devrait figurer au catalogue dès le lancement de la plateforme, de même que le jeu « Doom Eternal » , dernier opus de la série à succès. Côté créateurs, ce service permet de créer plus vite et plus facilement, y compris des jeux très sophistiqués graphiquement, ont aussi expliqué les responsables du groupe américain.

Google a aussi dévoilé une manette qui permettra d’accéder immédiatement à un jeu en ligne, via une connexion wi-fi. Stadia permettra aussi de regarder en direct les parties d’autres joueurs, sur le modèle de Twitch.

Mais, Emmanuel Freund, cofondateur et président de Blade, qui propose le service de streaming de jeux vidéo Shadow, estime qu’« il est difficile d’apprécier l’intérêt de Stadia pour ses futurs utilisateurs sans prix, sans catalogue et sans date de disponibilité ». « La conférence ressemblait plus à une opération séduction de développeurs qu’au lancement d’un produit », ajoute-t-il dans un communiqué.