Le premier whisky mis au point avec l’assistance d’un algorithme sera commercialisé à la rentrée prochaine. La distillerie suédoise Mackmyra a collaboré avec Microsoft et Fourkind, une société finlandaise spécialisée dans les nouvelles technologies, pour élaborer son breuvage. Une intelligence artificielle a évalué le potentiel de millions de recettes et des maîtres-assembleurs ont procédé aux sélections en s’appuyant sur ces données.
Les huit amateurs de whisky qui ont fondé Mackmyra en 1999 ont ainsi décidé de faire se rencontrer “des techniques vieilles de 1 000 ans” et “les technologies avancées du XXIe siècle”.
Des dizaines de millions de combinaisons analysées
Pour concocter leur alcool, les créateurs de whisky, appelés les maîtres-assembleurs, associent différents ingrédients mais jouent aussi sur la nature et les caractéristiques des fûts dans lesquels vieillit la boisson. L’arôme, l’odeur et la couleur du produit final dépendent de ces facteurs. Les experts ne cessent de tester de nouvelles combinaisons afin d’obtenir l’accord parfait.
“Avec ses fûts, nous pouvons générer des centaines de milliers de types différents de whisky”, explique ainsi Angela D’Orazio, maître-assembleuse chez Mackmyra. Et c’est justement les choix à effectuer parmi toutes ces combinaisons potentielles que la distillerie suédoise a choisi de confier à un algorithme. Le programme a commencé à “apprendre” en analysant une très grande quantité d’informations.
L’IA a ainsi intégré les recettes des différents alcools de la marque, les données relatives aux préférences des clients et les chiffres des ventes. Elle a ensuite pu formuler des dizaines de millions de recettes avec une estimation de leur succès auprès des consommateurs. L’outil aurait ainsi amélioré “la partie la plus chronophage du processus de création d’un whisky”, assure Microsoft sur son site.
Les maîtres-assembleurs ont le dernier mot
Mais la mise au point de ce cru innovant n’a pas reposé que sur l’algorithme. Des maîtres-assembleurs expérimentés se sont ensuite appuyés sur le travail de l’IA pour réaliser les dernières sélections. “C’est fascinant de laisser l’IA devenir un complément à l’art de produire un whisky de grande qualité”, confie Angela D’Orazio.
Le recours à l’intelligence artificielle pourrait tenter d’autres distilleries dans le futur. Mais pas seulement. Jarno Kartela, responsable chez Fourkind, estime que l’IA pourrait intervenir dans la création “de bonbons, de parfums, de boissons et même de modèles de baskets”.