Plusieurs élus du Congrès américain ont écrit une lettre à Mark Zuckerberg pour protester contre le lancement de Libra, la cryptomonnaie de Facebook. Ils demandent au réseau social de mettre sa mise en place en suspens, tant qu’ils n’auront pas obtenu de garanties concernant sa bonne exécution.
Depuis que Facebook a annoncé son intention de lancer Libra, sa propre cryptomonnaie, en 2020, les politiques américains sont inquiets.Ils voient d’un mauvais œil ce nouveau moyen de paiement proposé à des milliers d’internautes via le réseau social, Messenger et probablement Instagram et WhatsApp. Des élus américains s’opposent donc au projet et exigent des éclaircissements, rapporte Programmez.com.
Concurrence avec le dollar
Plusieurs membres du Congrès ont écrit une lettre à Mark Zuckerberg pour lui demander des comptes. L’enjeu ? La concurrence de Libra avec le dollar américain. Ils demandent « à Facebook et à ses partenaires d’accepter immédiatement un moratoire sur tout progrès concernant Libra […] et Calibra, le portefeuille numérique proposé, indiquent les élus. Il semble que ces produits se prêtent à un tout nouveau système financier mondial basé en Suisse et destiné à concurrencer la politique monétaire américaine et le dollar. »
Le poids de l’entreprise de Mark Zuckerberg inquiète grandement les élus en matière de « vie privée, de commerce, de sécurité nationale et de politique monétaire ». Le lancement d’une cryptomonnaie impacterait non seulement les 2 milliards d’utilisateurs de Facebook mais aussi « les investisseurs, les consommateurs et l’ensemble de l’économie mondiale », précisent les élus.
La sécurité mise en cause
Sans contrôle, les députés américains craignent que cela pose « des risques systémiques mettant en péril la stabilité financière aux États-Unis et dans le monde ». Les actes de pirateries sont aussi évoqués : les élus ont en tête l’utilisation frauduleuse ou de la perte des données des utilisateurs du géant américain.
« Ceux qui utilisent le portefeuille numérique de Facebook – stockant potentiellement des milliards de dollars sans assurance dépôts – peuvent également devenir des cibles uniques pour les pirates », soulignent les politiques. Avant de conclure, en référence aux récents scandales qui ont touché le réseau social : « Ces risques sont encore plus criants à la lumière du passé troublé de Facebook, qui n’avait pas toujours protégé les informations de ses utilisateurs. »