En une semaine, l’appli Bridgefy a été téléchargée 60 000 fois, donc une vaste majorité à Hong Kong. Les manifestants pro-démocratie, qui veulent éviter d’être espionnés par les autorités chinoises, ont en effet massivement recours à cette messagerie qui ne passe pas par Internet pour correspondre avec ses contacts. Résultat : le nombre de téléchargements de l’appli a augmenté de 3 700 % en deux mois.
Le bluetooth remplace internet
Elles sont en cela aidées par le fait que la plupart des communications entre opposants passent par Internet. Beaucoup de protestataires se sont donc tournés vers Bridgefy, qui présente l’intérêt de relier les smartphones via Bluetooth, rapporte le site Développez.com. La messagerie repose par ailleurs sur un réseau en maillage, chaque utilisateur devenant un relais pour les données et messages qui s’échangent.
Il se crée alors un circuit fermé trop complexe à espionner, et qui continue à fonctionner même si un maillon du système est défectueux. Les différentes personnes se servant de l’appli doivent juste rester à portée dans les capacités du Bluetooth, soit un rayon d’une centaine de mètres selon les responsables de Bridgefy.
Une solution en cas de désastre
Lorsque l’éloignement entre deux interlocuteurs est trop grand, les autres utilisateurs deviennent alors des relais ou intermédiaires pour que les messages circulent. Voilà pourquoi la messagerie est utilisée en cas de conflit, catastrophe naturelle ou toute autre circonstance rendant Internet indisponible. Jorge Rios, président et cofondateur de l’entreprise à l’origine de l’appli, voit en sa création “un moyen sûr pour les gens de communiquer, car il y a très peu de risque que les messages soient lus par des yeux non désirés”.
Une aubaine pour les manifestants hongkongais, qui ont massivement installé le programme sur leurs smartphones. Le nombre de téléchargements de Bridgefy a augmenté de 3 700 % en deux mois et au cours de la dernière semaine, l’appli a été téléchargée sur 60 000 appareils, dont la plupart sont situés à Hong-Kong.