Montré du doigt par les Etats-Unis, Huawei était très présent au Web Summit de Lisbonne début novembre. La marque chinoise a profité du sommet européen de la tech pour rappeler qu’elle pouvait aider les développeurs européens à intégrer leurs applications dans son environnement, et souligné qu’elle serait moins gourmande que ses concurrents Apple et Google sur les commissions.
Rejeté par les Américains, Huawei se tourne vers les Européens. La firme chinoise, très présente au Web Summit qui se tenait du 4 au 7 novembre à Lisbonne (Portugal), a profité de l’événement pour tenter d’attirer les développeurs d’applications du Vieux Continent, les invitant à venir nourrir ses propres plateformes.
Accompagner les développeurs
Dès la première journée, les équipes de la marque ont détaillé les différentes offres lors d’un atelier adressé à quelque 300 concepteurs d’applications pour smartphones. Plusieurs responsables ont été approchés par Huawei, qui les invitait à mettre leur application dans l’App Gallery. Le « magasin » d’applications de la firme, utilisé depuis onze ans en Chine et ouvert en 2018 en Europe, compte déjà 50 000 applications.
Les développeurs ayant participé à l’atelier ont ainsi pu intégrer leur appli à l’offre de Huawei, et ont été accompagnés dans la création de fonctionnalités spécifiques au fabricant chinois. Un partenariat qui a permis aux différents concepteurs et développeurs d’adapter leur application à l’écosystème Huawei sans faire appel à des développeurs spécialisés.
De meilleurs revenus pour les développeurs
« Les développeurs emportent la part du lion des profits », a déclaré Guo Ping, président du directoire tournant de Huawei. Et pour doper son magasin, la marque souhaite se montrer moins gourmande sur les commissions que ses concurrents : elle s’engage à ne prendre que 15 % sur les achats réalisés par les joueurs sur deux ans, là où Google et Apple prélèvent jusqu’à 30 % des revenus des développeurs.
« Huawei essaye de sortir de l’étau dans lequel il est pris », analyse François Candelon, spécialiste au Boston Consulting Group. « Pour réussir en Europe, il va essayer d’attirer le maximum de développeurs car il n’a pas d’autre choix. » En développant ses propres outils et en accompagnant les concepteurs d’applications, Huawei les prépare aussi à une éventuelle transition vers HarmonyOS, son futur système d’exploitation maison qui remplacera Android.