Les recruteurs du monde de l’informatique ont du mal à trouver des candidats qui correspondent aux offres d’emploi qu’ils publient. Selon un spécialiste du secteur, cela s’expliquerait par un mode de recrutement trop exigeant et traditionnel qui écarte des profils atypiques mais compétents. En étant moins sélectifs, les recruteurs trouveraient davantage de candidats.
En 2012, Microsoft prévoyait dans un rapport que plus d’un million d’emplois informatiques ne seraient pas pourvus en 2020. En effet, depuis quelques années, les entreprises éprouvent des difficultés à recruter des développeurs qualifiés. Les postes restent alors vacants. Selon le développeur Timothy Mugayi, cette pénurie de talents serait en partie illusoire. Si les entreprises n’arrivent pas à trouver chaussure à leur pied, c’est que le processus de recrutement est peut-être trop sélectif, rapporte Developpez.com.
Les autodidactes mis de côté
Les recruteurs laisseraient peu de places aux autodidactes ou à ceux n’ayant pas suivi un cursus classique, se privant ainsi de bons profils. « Il existe un grand nombre de programmeurs non traditionnels qui sont autodidactes, qui ne sont pas titulaires d’un diplôme traditionnel en informatique, mais qui peuvent très bien faire le travail », indique Timothy Mugayi sur son blog. « Certains […] ont un talent inexploité car ils peuvent être réceptifs à l’apprentissage et n’ont jamais eu l’occasion de montrer leurs talents juste parce qu’ils ne répondaient pas aux critères de filtrage basés sur l’éducation. »
Cette vision rejoint les conclusions du sondage annuel mené par CodinGame auprès de 20 000 développeurs. Concernant leur méthode d’apprentissage, 34,6 % d’entre eux se disent autodidactes et 21,7 % n’ont pas de qualification formelle, soit une majorité des profils. Chercher absolument des candidats passés par la case « études supérieures » ou école reconnue serait donc un écueil pour les recruteurs, qui se priveraient de développeurs pleins de potentiel.
Changer le mode de recrutement
Autre problème : les mensonges sur les compétences. Certains candidats n’hésitent pas à grossir leur CV pour plaire à certains recruteurs. Pour Timothy Mugayi, il faudrait changer le mode de sélection. « La réalité que nous devons tous accepter est qu’une offre d’emploi ne décrit pas une personne réelle », écrit le développeur. « Elle décrit un idéal fictif et souvent irréaliste que la plupart des entreprises ne trouveront pas. »
Le spécialiste invite les recruteurs à intégrer « l’empathie, la réceptivité, la confiance et la passion » comme autant de compétences à rechercher chez les développeurs qu’ils recrutent. Reste un dernier critère à mesurer : celui de la rémunération. Si le salaire proposé à un profil expérimenté est insatisfaisant, il y a de fortes chances que le recruteur ait plus de mal et passe plus de temps à trouver la perle rare.