Un projet digital fait d’itérations courtes, avec des objectifs à atteindre, des règles à respecter et une équipe qui peut rencontrer des difficultés, a besoin de quelqu’un capable de faciliter les choses. C’est le rôle du scrum master, comme l’explique Thomas Noel, qui endosse ces missions et coache des entreprises sur le sujet.
Comment es-tu devenu scrum master ?
Je suis diplômé en marketing et communication. J’ai enchaîné les postes dans le digital, avec notamment celui de chef de projet. Chez l’un de mes employeurs, un directeur technique qui avait entendu parler des méthodes Agiles a décidé d’instaurer la méthode Scrum dans l’entreprise. Je me suis retrouvé scrum master un peu par la force des choses et j’ai appris sur le tas. Après quelques années, j’ai pensé qu’il serait intéressant d’obtenir une certification Scrum, car il y avait peu de gens certifiés sur le marché. Je me suis donc formé chez Scrum League.
En quoi consiste le métier ?
Le scrum master est un facilitateur, c’est lui qui fait en sorte que tout glisse, que l’équipe de développement ne rencontre pas de difficultés. Il a aussi un rôle d’arbitrage. Scrum est relativement simple, mais il y a quand même quelques règles à respecter, comme le daily meeting de 15 minutes maximum où chacun doit répondre à trois questions : ce qu’il a fait hier, ce qu’il doit faire aujourd’hui, et les problèmes qu’il rencontre. Le scrum master s’assure aussi que les demandes du product owner suivent les règles, qu’elles soient simples et réalisables.
Qu’est-ce qui te plait le plus et le moins dans ton métier ?
Ce qui est génial, c’est de se retrouver au centre de la communication pour l’équipe et de la voir évoluer très vite. On est dans une stratégie d’amélioration continue. Cette recherche d’excellence est l’un des éléments qui m’ont attiré dans ce métier. En revanche, la banalisation sur le marché, le Scrum mis à toutes les sauces et la difficulté à préserver le métier sont moins appréciables.
Quels conseils donnerais-tu à de futurs scrum masters ?
Evitez de découvrir sur le tas, suivez une formation… Mais ce n’est pas la peine de faire un an d’études ! Il y a des formations assez courtes qui donnent les bases et qui permettent de voir dans quoi on va mettre les pieds. Optez pour une certification, les employeurs apprécient.
A ton avis, comment le métier va-t-il évoluer ?
En matière d’IT et de gestion de projet, quand il y a une tendance émergeante aux Etats-Unis, elle met une dizaine d’années à arriver en France. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, on n’a rien trouvé de mieux pour l’instant, on peut donc supposer que Scrum et le métier de scrum master ont de beaux jours devant eux. Il y a des déclinaisons qui arrivent, les structures s’approprient Scrum et l’appliquent à grande échelle, ce qui crée des postes de super scrum master ou de proxy pro duct owner par exemple, mais on garde l’essentiel.
Ton truc en plus ?
JIRA. C’est l’outil le plus répandu, mais c’est vraiment celui que je recommande, il est super simple d’utilisation et il a été conçu par et pour des gens qui font de l’Agile.
Propos recueillis par Séverine Degallaix