Avec une équipe de développeurs à gérer et des choix technologiques à faire, le lead développeur est à la fois un véritable expert technique et un manager, comme l’explique Jean-François Renauld.
Comment es-tu devenu lead développeur ?
J’ai un parcours atypique : j’ai fait des études courtes à la base, qui n’avaient rien à voir avec l’informatique, puis j’ai jonglé entre travail et études. C’était il y a une trentaine d’années, à l’époque où l’informatique n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, et où on n’apprenait pas forcément plus à l’école que sur le terrain ! J’ai commencé par faire du développement hardware pour des sociétés, modifier les ROM, ce genre de choses. Ensuite, j’ai monté avec des amis une boîte qui faisait des CD-ROM, avant de prendre une place de directeur technique dans une autre société. Aujourd’hui, je suis lead développeur, j’ai un nouveau poste depuis janvier, et j’ai gardé en parallèle une société de jeux en ligne que j’ai développée il y a une dizaine d’années.
En quoi consiste le métier ?
Cela peut varier selon la taille de l’entreprise, mais cela consiste surtout à chapeauter une équipe de développeurs, à apporter son expérience, à répondre aux questions, à s’assurer que le projet tienne la route, à faire des choix technologiques, à maintenir un budget. Concrètement, il s’agit beaucoup de faire des réunions, d’organiser du peer programming et de résoudre des problèmes. Il y a une grosse partie de management, en particulier dans les petites sociétés.
Quels conseils donnerais-tu à de futurs lead développeurs ?
Je pense qu’il est très important d’avoir des projets perso à côté, comme moi avec ma société de jeux en ligne, pour se changer les idées quand on travaille sur quelque chose qui ne nous plait pas. En tant que lead développeur, on se retrouve souvent sur des technologies qu’on ne maîtrise pas, et avoir cette polyvalence, ces à-côtés qui permettent de travailler sur des technologies diverses, de découvrir des choses, est très utile.
Qu’est-ce qui te plait le plus et le moins dans ton métier ?
Le plus : créer des choses et voir le résultat, voir les yeux des clients qui pétillent quand ils essaient le produit et voient qu’il fonctionne comme ils l’espéraient, voire mieux. Le moins : on est parfois obligé de travailler sur des projets inintéressants. Ils peuvent être rémunérateurs mais ne pas plaire. En tant que lead développeur dans une entreprise, on ne choisit pas.
A ton avis, comment le métier va-t-il évoluer ?
Il y a de plus en plus de choses qui peuvent être faites sans développeurs, avec des systèmes automatisés pour les tâches les plus répétitives. Le métier va donc forcément évoluer, mais comment… Aucune idée !
Ton truc en plus ?
OpenClassrooms, pour se former. Il ne faut pas se limiter à ça, mais c’est déjà un bon point de départ. Avec des technologies qui évoluent tous les trois ou six mois, garder ses connaissances à jour est ce qu’il y a de plus important dans ce métier.
Propos recueillis par Séverine Dégallaix