L’explosion de la data au cours des dernières années a créé des opportunités et de nouveaux métiers, notamment celui de data science manager. Un rôle qui plait à Enguérand Acquarone notamment pour sa diversité. Ses missions : superviser une équipe, organiser les projets, et faire le lien avec les opérationnels.
Comment es-tu devenu manager data science ?
J’ai une formation d’ingénieur de l’ENSAE. J’ai fait des stages en start-up puis je suis entré chez les Galeries Lafayette en tant que data scientist. La structure data a évolué et il y a eu des besoins en supervision d’équipe mais sans être manager, il s’agissait plutôt de gestion de projet. Ensuite, le service s’est restructuré. J’ai pris la tête d’une équipe au début de l’année. Je gère aujourd’hui trois data scientists et un data ingénieur.
En quoi consiste le métier ?
Il y a plusieurs aspects. J’anime l’équipe, mais je suis aussi l’interlocuteur privilégié des opérationnels. Je travaille beaucoup avec les magasins pour récolter leurs besoins, essayer de les comprendre, puis voir avec l’équipe comment les transformer en solutions techniques.
Il faut définir l’échéance, répartir les tâches, organiser les sprints en Agile…
J’ai aussi une partie opérationnelle, je peux par exemple avoir à sortir des analyses sur les magasins afin de voir si les performances sont bonnes, à prendre des tickets pour faire des fonctionnalités, ou encore à améliorer la fonctionnalité monitoring sur un algorithme. L’organisation de sessions de partage me revient aussi, on fait notamment du pair programming et des événements comme des hackatons.
Quels conseils donnerais-tu à de futurs managers data science ?
La data n’a de sens que si elle est associée à du concret. Il faut donc bien comprendre le métier de l’entreprise pour laquelle on travaille. Par exemple dans la fraude, le data science manager doit comprendre la réglementation, dans le marketing le ciblage de clientèle, etc. Il y a une notion de réalisme dans le métier qui permet d’être inspirant pour donner du sens.
Qu’est-ce qui te plait le plus et le moins dans ton métier ?
J’aime pouvoir m’appuyer sur une équipe et accompagner des data scientists dans leur développement. Ce sont généralement des profils très bons dans leur domaine et il faut les aider à se mettre en avant, communiquer, vulgariser, et ce sont des thèmes qui me plaisent. Ce qui peut être plus difficile, c’est que parce que ce métier est neuf, il s’invente au quotidien. Il est donc compliqué de trouver des modèles, des inspirations.
A ton avis, comment le métier va-t-il évoluer ?
Je pense que de plus en plus d’entreprises vont comprendre la nécessité d’avoir un management éclairé, par quelqu’un qui pratique le métier, au lieu de rattacher les profils data à des managers généralistes.
Il va aussi sans doute y avoir une spécialisation, la data science se raffine, avec un management plus orienté produit.
Ton truc en plus ?
La newsletter Veille Data par l’entreprise Data Sama. Ils ont su rester à la page, leur newsletter est très diverse et assez technique. Elle donne une bonne vision de ce qui s’est passé dans la semaine.
Propos recueillis par Séverine Dégallaix