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Le métier de Directeur des Systèmes d’Information : « Techniquement, on s’appuie de plus en plus sur des ressources extérieures »

C’est un métier réservé aux profils expérimentés, et pour cause : certaines des missions du directeur des systèmes d’information exigent une patience qui ne vient qu’avec le temps ! Hugues Basseguy a vu son rôle évoluer davantage vers le relationnel que vers la technique.

Comment êtes-vous devenu directeur des systèmes d’information ?

A la base, je suis diplômé en électronique. J’ai fait un peu tous les métiers dans l’informatique ! J’ai débuté en tant qu’ingénieur systèmes puis j’ai créé une SSII spécialisée dans l’ingénierie des systèmes d’information pour l’industrie. Je suis ensuite passé consultant, notamment sur des missions d’automatisation, avant de devenir directeur des systèmes d’information pour 17 ans. Enfin, lassé de l’ambiance grand groupe et de son état d’esprit cost killer, je me suis lancé en tant qu’indépendant, avec entre autres des missions de DSI de transition.

En quoi consiste le métier ?

Il y a plusieurs aspects. Le premier : le maintien en condition opérationnelle de l’existant. Le second : l’accompagnement des besoins fonctionnels de l’entreprise. Le directeur des systèmes d’information doit rencontrer régulièrement toutes les directions, voir quelles sont les adaptations à prévoir et comment faire évoluer l’informatique, les télécoms et les réseaux pour anticiper au mieux l’évolution des métiers. Le troisième : être force de propositions. Avec son équipe, il est censé organiser des réunions de brainstorming pour améliorer le fonctionnement des différentes directions et des corps de métier, proposer des solutions techniques et, si elles sont validées, accompagner leur déploiement. Le quatrième : la protection des données qui circulent en interne, mais aussi via des services extérieurs.

Quels conseils donneriez-vous à de futurs directeurs des systèmes d’information ?

On ne recherche plus un super technicien expert de tout. Il faut plutôt avoir cet esprit entrepreneurial, s’informer en permanence avec des colloques, des conférences, la presse, etc., comprendre des demandes pas toujours évidentes dans des secteurs qui ne nous passionnent pas forcément, être force de propositions, avoir l’esprit ouvert et être créatif.

On ne recherche plus un super technicien expert de tout.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus et le moins dans votre métier ?

Le côté transverse, être amené à dialoguer avec toutes les directions, tous les corps de métiers et profils, que ce soit avec les personnes qui travaillent dans l’atelier ou avec le directeur de production, est le meilleur aspect. On apporte des solutions, on les construit avec l’équipe. A côté de ça, notamment dans les grands groupes, les audits permanents avec des indicateurs… Ce sont souvent des petits jeunes qui débarquent avec des tableaux Excel et des ratios standards qui s’appliquent mal au métier. Il faut constamment justifier ses dépenses.

A votre avis, comment le métier va-t-il évoluer ?

Techniquement, on s’appuie de plus en plus sur des ressources extérieures, notamment sur la partie maintien des systèmes. Le métier glisse plus sur le relationnel, la compréhension du besoin et le contact permanent.

Votre truc en plus ?

La méditation. J’en fais depuis vingt ans. C’est un métier pour lequel il faut savoir rester calme et posé, raisonner, garder les pieds sur terre pour gérer des projets parfois très sensibles et tenir le choc.

Propos recueillis par Séverine Dégallaix

Pour en savoir plus sur le métier de Directeur de systèmes d’information, rendez-vous sur notre fiche métier détaillée !