Métier créatif par excellence, celui de web designer n’en demande pas moins rigueur et organisation, en particulier pour qui veut se lancer en freelance et convaincre les clients de lui faire confiance, comme peut en témoigner Emilie Briosca.
Emilie Briosca, comment êtes-vous devenue web designer ?
J’ai toujours été attirée par la voie créative. Après un Bac STI arts appliqués, je me suis dirigée vers un BTS communication visuelle avec option multimédia, et c’est là que j’ai rejoint le côté web design. Comme il était difficile de trouver du travail sans expérience, j’ai enchaîné sur une licence en alternance et j’ai pu faire mes armes dans une agence web, qui m’a embauchée une fois ma licence en poche. Après sept ans là-bas, j’ai eu, alors que je pensais m’essayer au freelance, une opportunité pour un poste de chargé de communication en mairie, que j’ai occupé jusqu’en 2017. Puis j’ai décidé de me mettre à mon compte en tant que web designer.
En quoi consiste le métier ?
Les clients me trouvent souvent par le bouche-à-oreille ou grâce à mes sites internet : Emilie BRIOSCA, web designer freelance et Webwoman, agence digitale. Je commence par leur envoyer un questionnaire pour comprendre leur entreprise et leur objectif. Pourquoi veulent-ils un site internet ? Cherchent-ils à vendre des produits, à présenter un service ?
Faut-il un site vitrine, ou e-commerce ? Y a-t-il des fonctionnalités particulières, comme une newsletter ou un calendrier de réservations par exemple ? Je vois aussi avec eux s’ils ont déjà un logo et une charte graphique à respecter, puis je définis l’arborescence du site, avec le nombre de pages. Il y a une grosse partie conseil, car parfois, ils ne savent pas vraiment de quoi ils ont besoin, et cela dépend aussi de leur budget. Ensuite, je passe à la création elle-même, sans oublier les mots-clés dans les titres et description des pages pour le référencement naturel. Je propose aussi une formation pour qu’ils puissent utiliser leur site en autonomie une fois qu’il est en ligne. J’utilise Adobe XD pour créer des maquettes interactives pour PC, tablettes et smartphone, cela permet de créer un menu, la page d’accueil, de définir la navigation… C’est super pratique pour envoyer le tout aux clients, et ils peuvent noter leurs retours directement.
Quels conseils donneriez-vous à de futurs web designers ?
Je pense qu’il est important d’être polyvalent. On a plus de chance d’être embauché ou de trouver des clients en maîtrisant tous les process de la création de site internet. C’est-à-dire en s’occupant certes du design, mais aussi de l’intégration HTML CSS, en connaissant un bon CMS comme WordPress. Je me suis aussi formée au référencement naturel et payant pour apporter une plus-value aux sites internet que je réalise. Les entreprises, notamment les PME, ont plutôt tendance à se tourner vers quelqu’un avec plusieurs compétences. Il y a encore des agences qui cherchent des profils très pointus, mais je pense que c’est difficile de s’en sortir avec une seule spécialité, surtout dans les petites villes. Et bien sûr, se former régulièrement ! Si j’en étais restée à ce que je savais quand j’ai commencé, il y a un moment que je ne trouverais plus de boulot !
Qu’est-ce qui vous plait le plus et le moins dans votre métier ?
Pouvoir travailler de chez soi est un confort, on est bien installé et on n’a pas à supporter les bouchons ! C’est d’autant plus appréciable en période de pandémie… Mais cela coupe aussi un peu du monde. J’ai d’ailleurs rejoint un réseau de femmes entrepreneuses et intégré un espace de coworking, histoire de croiser du monde et de bouger un peu.
A votre avis, comment le métier va-t-il évoluer ?
Il a le vent en poupe, il est attirant car il demande de la créativité, et il y a ce côté liberté avec le freelance et le travail à la maison. Beaucoup veulent devenir web designer, il peut donc y avoir de la concurrence.
Une expérience fun à partager ?
Quand j’étais en train de bosser sur le logo, charte graphique et le site Internet du parc de jeux Hissého à Saint Mitre les Remparts, j’ai fait un arrêt sur image, je me suis dit (à lire avec l’accent du sud) : « Attends, tu es payée pour dessiner des pirates et des sirènes ? Mais j’aime trop ma vie ! »
Un truc en plus ?
Pour la formation, OpenClassrooms est un incontournable. Si on bloque sur quelque chose de précis, il y a aussi Tuto.com. Et pour WordPress, WPMarmite et WPFormation. Enfin, la plateforme freelance Malt peut apporter des clients.
Propos recueillis par Séverine Dégallaix
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