CYBIl y a ceux qui visent un poste de lead dev, et il y a ceux qui, comme Aurélien Soulard, s’y retrouvent par un mélange de compétences, de circonstances et de cran, et qui découvrent leurs nouvelles missions sur le tas, prêts à relever le défi.
Aurélien Soulard, comment êtes-vous devenu lead developer backend ?
J’avais commencé des études d’ingénieur informatique, mais j’ai arrêté en 4ème année après avoir trouvé un poste assez bien rémunéré. J’ai eu des expériences dans de petites structures où il n’y avait pas vraiment de lead, jusqu’à arriver chez Empreinte Digitale à Angers, où il y avait une quinzaine de développeurs et un lead dev backend, qui a démissionné peu après mon arrivée. Nous nous sommes côtoyés trois mois, et quand son poste est resté vacant, j’ai remarqué que mes choix et ma place au sein de l’équipe prenaient de l’importance, on m’écoutait beaucoup. Au bout d’un moment, la direction a décrété que je serais le nouveau lead developer.
En quoi consiste le métier ?
Au départ, je n’ai pas vraiment compris ce que cela engageait. J’ai donc continué à faire ce que je faisais avant, principalement développer et faire de la veille. Avec le recul, ce qu’on attendait de moi était à la fois mes savoir-faire, mais aussi la capacité à faire monter l’équipe en compétences, la mise en place d’une émulation collective, d’un environnement de travail stimulant, l’encadrement des profils juniors… La boîte travaille pour le CNOUS, l’organisme qui chapote les CROUS. C’est un projet au long cours, il faut donc garder un niveau constant de productivité et de qualité, mettre en place des process et documenter son travail, ce qui n’est pas forcément instinctif pour tous les développeurs ! Pourtant, quand tout fonctionne et que le client est content, il faut que ça reste à la postérité !
Quels conseils donneriez-vous à de futurs lead developers backend ?
Il faut faire attention à ne pas s’enfermer dans un rôle de pompier, où les autres viennent nous voir quand il y a un problème, il faut plutôt leur apprendre à devenir autonomes et à résoudre les problèmes eux-mêmes. Pour moi, il a été compliqué d’accepter de devenir une sorte de modèle. A chaque fois que j’écrivais du code, les autres regardaient avec attention ce que je faisais, et cela peut vite devenir angoissant. J’ai mis du temps à lâcher priser et à me dire que c’était normal.
Qu’est-ce qui vous plait le plus et le moins dans votre métier ?
La partie management me plait bien. On gère l’équipe, on l’accompagne, on est amené à beaucoup parler aux autres. J’aime moins la partie ressources humaines, par exemple intervenir sur des conflits ou dans le processus de recrutement.
A votre avis, comment le métier va-t-il évoluer ?
C’est surtout l’évolution technologique qu’il faut surveiller, les tendances, les nouveaux langages, les façons de faire…
Une expérience fun à partager ?
Un jour, un de mes collègues m’a demandé mon avis concernant un développement qu’il avait fait. Je lui ai dit que ça fera l’affaire mais que j’aurais procédé différemment, tout en lui expliquant pourquoi. Il a eu l’air étonné et quand je lui ai demandé pourquoi, il m’a répondu qu’il pensait que j’allais lui dire que tout était parfait parce qu’il s’était très fortement inspiré d’un développement que j’avais fait. C’était effectivement le cas mais j’avais justement tiré des leçons de cette expérience imparfaite. Lui était resté sur l’idée que si le lead dev avait fait comme ça, c’est que c’était comme ça qu’il fallait faire !
Un truc en plus ?
Je recommande le blog de Symfony et PHP-FIG.
Propos recueillis par Séverine Dégallaix
Pour en savoir plus sur le métier de Lead Developer Backend, rendez-vous sur notre fiche métier détaillée !
