Administrateur système autodidacte, Guillaume Putier est un vrai passionné ! Il le faut pour exercer un métier où on ne compte pas les heures et avec de telles responsabilités… Du fond de sa grotte, il assure le contrôle, le fonctionnement, la mise à jour et la sécurité des infrastructures de ses clients.
Guillaume Putier , comment êtes-vous devenu administrateur système ?
J’ai un CAP cuisine… Ce n’est pas une blague ! Mais j’aime l’informatique depuis toujours et je me suis lancé du jour au lendemain, en autodidacte. Je participais beaucoup dans le monde de la communauté open source, au tout début du cloud. Il y a eu les premiers serveurs, j’ai commencé à faire des instances dessus et à les proposer à la communauté gratuitement… Puis je suis passé auto-entrepreneur et j’ai continué à proposer ces prestations, jusqu’en 2014 où j’ai créé la SAS. Je suis un pur systems administrator, le vrai barbu qui vit dans sa grotte avec sa musique, et je n’ai pas envie de bosser sur ce qui ne m’intéresse pas !
En quoi consiste le métier ?
Si on ne veut pas être vite débordé, on essaie d’automatiser beaucoup de choses et de surveiller. Une journée typique commence par la vérification des alertes basiques, on regarde ce qui s’est passé, si quelque chose a crashé, etc. On continue de faire évoluer le fonctionnement de l’infrastructure, il est important qu’elle soit aussi indépendante que possible et que n’importe qui puisse reprendre le flambeau derrière. Et bien sûr, il y a le maintien à jour des systèmes, l’application de patchs sur les failles de sécurité, le déploiement de nouveaux services réclamés par les clients, et la recherche et développement.
Qu’est-ce qui vous plait le plus et le moins dans votre métier ?
Les astreintes, ce n’est pas marrant ! Quand vous dormez, vous n’aimez pas être réveillé par une alarme qui vous dit que ça ne marche pas. Mais j’adore jouer avec des machines, travailler sur des espaces de stockage de plus en plus grands et des cartes réseaux de plus en plus performantes.
Quels conseils donneriez-vous à de futurs administrateurs système ?
Il faut savoir se remettre en cause et être ouvert d’esprit. Une deuxième paire d’yeux est généralement de très bon conseil. Et il ne faut pas avoir peur de se tromper. On fait des erreurs, oui, mais c’est comme ça qu’on apprend.
A votre avis, comment le métier va-t-il évoluer ?
J’essaie de pousser les clients à aller toujours plus loin. En France, les utilisateurs accordent trop peu d’importance au sujet. J’ai vu des boîtes déposer le bilan parce qu’elles voulaient économiser quelques euros, par exemple en se passant d’une option backup… Le but est que quoiqu’il arrive, les clients puissent rebondir.
Une expérience fun à partager ?
Pour ma défense, on fait des journées de 35 heures, et parfois la fatigue s’en mêle… Ca m’est arrivé un certain nombre de fois de racker un serveur, d’appuyer sur le bouton, de voir que ça ne démarrait pas, de chercher pendant une heure… Et de finir par m’apercevoir que la prise n’était pas branchée !
Un truc en plus ?
La mailing list de FRsAG. Et le FRnOG.
Propos recueillis par Séverine Dégallaix
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